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Fiscalité
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Le régime micro-BNC : un dispositif fiscal à maîtriser pour vos clients libéraux

Dernière mise à jour : 
15.06.2025

En tant qu’expert-comptable, vous êtes régulièrement amené à conseiller des professionnels libéraux sur le choix du régime fiscal le plus adapté à leur situation. Si le régime réel, qu’il soit normal ou simplifié, est bien connu des praticiens, le régime micro-BNC reste parfois sous-estimé. Pourtant, il constitue une option pertinente pour les entrepreneurs individuels exerçant une activité non commerciale et réalisant des recettes limitées.

Dans cet article, nous décortiquons les spécificités du régime micro-BNC pour vous permettre de mieux accompagner vos clients dans leurs choix fiscaux et stratégiques.

Conditions d'éligibilité et obligations

Critères d’éligibilité

Le régime micro-BNC est réservé aux indépendants exerçant des activités non commerciales, tels que les professions libérales (consultants, avocats, psychologues, architectes). Toutefois, certaines activités ou statuts sont exclus :

  • Les membres de sociétés de personnes.
  • Les professionnels dépassant les 77 700 € pendant deux années consécutives.
  • Les entrepreneurs exerçant sous le régime des traitements et salaires.

Les nouveaux entrepreneurs bénéficient automatiquement du régime micro-BNC dès la première année d'activité, indépendamment du chiffre d'affaires prévu. Cela leur permet de démarrer leur activité avec une gestion fiscale allégée.

Obligations administratives

Les professionnels relevant du régime micro-BNC doivent :

  • Tenir un registre des recettes, mentionnant la date, l’identité du client, le montant et le mode de règlement.
  • Déclarer les recettes sur le formulaire 2042 C PRO, sans remplir la déclaration professionnelle n°2035.

Ces formalités réduites permettent aux entrepreneurs de se concentrer sur leur activité tout en respectant les obligations fiscales.

Simplicité comptable et TVA

L'un des principaux atouts du régime micro-BNC est la simplification comptable. Contrairement au régime réel, il n’est pas nécessaire de tenir une comptabilité d’engagement ou de détailler les dépenses professionnelles. Cette simplicité est particulièrement adaptée aux professions libérales débutantes ou à faibles charges fixes.

Régime TVA : franchise ou option ?

Par défaut, les professionnels bénéficient de la franchise en base de TVA si leurs recettes restent inférieures à 36 800 €. Cela signifie qu’ils ne facturent pas de TVA à leurs clients, mais ne peuvent pas non plus déduire la TVA sur leurs dépenses.

Cependant, une option pour le régime réel de TVA peut être intéressante si :

  • Les investissements ou achats professionnels sont significatifs.
  • La clientèle est majoritairement composée de professionnels récupérant la TVA.

Cotisations sociales et micro-BNC

Les cotisations sociales des micro-BNC sont calculées sur le bénéfice imposable après abattement. Pour les professions libérales affiliées à la CIPAV, le taux global est d’environ 22 % des recettes. Ce système proportionnel simplifie la gestion des charges sociales.

Cependant, un bénéfice imposable faible peut entraîner des droits sociaux limités, notamment en matière de retraite. Il est crucial de sensibiliser vos clients sur l’impact d’un faible revenu sur la validation de leurs trimestres de retraite et leur couverture sociale.

Comparaison avec le régime réel

Pour orienter vos clients, il est essentiel de comparer le régime micro-BNC avec la déclaration contrôlée (n°2035). Si les charges réelles dépassent 34 % des recettes, le régime réel devient souvent plus avantageux.

Exemple concret : Un avocat réalise 50 000 € de recettes annuelles avec 20 000 € de charges réelles :

  • En régime micro-BNC, l’abattement forfaitaire est de 34 %, soit 17 000 €, et le bénéfice imposable est de 33 000 €.
  • En régime réel, les charges réelles sont intégralement déductibles, réduisant le bénéfice imposable à 30 000 €.

Dans ce cas, le régime réel permet une réduction significative de l’imposition.

Avantages et limites du régime micro-BNC

Avantages

  • Formalités administratives simplifiées.
  • Dispense de tenue de comptabilité complexe.
  • Calcul fiscal simplifié via l’abattement forfaitaire.
  • Adapté aux professions à faibles charges ou en début d’activité.

Limites

  • Charges réelles non déductibles au-delà de 34 % des recettes.
  • Impossibilité de reporter les déficits.
  • TVA non récupérable par défaut, limitant l’attractivité pour les professions à fort investissement.

Recommandations pour les experts-comptables

Pour accompagner vos clients, il est essentiel de :

  1. Évaluer la structure des charges : Le régime micro-BNC est optimal pour des charges inférieures ou égales à 34 % des recettes.
  2. Simuler l’impact fiscal et social : Une analyse chiffrée permet de comparer les régimes et d’anticiper les évolutions futures.
  3. Anticiper les seuils de sortie : Informez vos clients des implications du dépassement des seuils, notamment sur leurs obligations comptables et fiscales.

Conclusion

Le régime micro-BNC constitue une solution pratique et avantageuse pour les indépendants réalisant des recettes limitées, avec des formalités réduites et une gestion allégée. Cependant, il n’est pas adapté à toutes les situations, notamment en présence de charges élevées ou d’une forte croissance d’activité.

En tant qu’expert-comptable, votre rôle est de guider vos clients dans le choix du régime le plus adapté, en tenant compte de leurs besoins actuels et de leurs perspectives de développement. Une analyse personnalisée et un suivi régulier leur permettront de tirer pleinement parti des opportunités fiscales tout en évitant les écueils.

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Augustin Artru
Écrit par
Augustin Artru
Co-founder & CEO, Ytems

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Fiscalité
3 min

Barèmes Kilométriques 2023 : les nouvelles directives

Par défaut, les charges de véhicule sont déduites aux frais réels, nécessitant la collecte minutieuse de toutes les factures et justificatifs, avec une proportion d’usage professionnel à prendre en compte. Cette complexité est accentuée par la diversité des situations, que la voiture soit détenue à titre personnel ou professionnel. Pour simplifier ces démarches fastidieuses, l’État propose un barème d’indemnités kilométriques, remplaçant ainsi les calculs détaillés. Découvrons ensemble les barèmes applicables en 2024 pour les dépenses effectuées en 2023.

Les Barèmes Kilométriques : Un Outil Précieux

Les barèmes kilométriques établis par l’administration fiscale prennent en compte divers éléments pour évaluer les frais de déplacement. Ces éléments comprennent notamment la dépréciation du véhicule, les frais de réparation, les dépenses de pneumatiques, la consommation de carburant et les primes d’assurance. Toutefois, les frais de stationnement et de péages ne sont pas inclus dans ces barèmes, mais peuvent être déduits en supplément.

Comment Fonctionnent les Barèmes ?

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À partir du 1er janvier 2024, il est prévu que les rémunérations techniques des associés de SEL soient déclarées et imposées comme des BNC, sauf dans des situations exceptionnelles où une relation de subordination avec la société caractérise une activité salariée. Cette exception est toutefois considérée comme rare, étant donné la difficulté à concilier un lien de subordination avec l’exercice d’une profession libérale. Pour les gérants majoritaires de SELARL et les gérants de SELCA, lorsque les rémunérations techniques ne peuvent être distinguées de leurs rémunérations de mandataires sociaux, elles resteront imposées conformément aux conditions de l’article 62 du CGI.

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Le BOFIP apporte des précisions importantes pour les gérants majoritaires de SELARL. Il stipule que les rémunérations liées à la fonction de gérant couvrent les tâches effectuées en dehors de l’activité libérale, excluant les responsabilités administratives liées à cette activité. Une part de 5% de la rémunération totale des gérants majoritaires de SELARL et des gérants de SELCA, attribuée à leurs activités libérales et de gestion, est considérée comme imposable selon l’article 62 du CGI.

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Le régime “micro-BNC” s’applique aux rémunérations techniques des associés de SEL, avec un seuil de 77 700 € HT. L’option pour la déclaration contrôlée reste disponible, exigeant la déclaration annuelle du résultat dans la déclaration n° 2035. L’obtention d’un numéro SIREN est nécessaire pour les associés exerçant une activité technique au sein de la SEL, sans toutefois s’immatriculer en tant qu’entreprise individuelle.

Associés de SEL et SPFPL: restriction d’option EURL et catégorie des BNC

L’article 1655 sexies du CGI souligne que l’associé d’une SEL ne peut pas opter pour l’assimilation à une entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL), que ce soit en tant qu’associé direct ou via une SPFPL. Cette restriction découle du fait qu’en devenant associé d’une SEL, le professionnel apporte sa clientèle sous forme de fonds d’exercice libéral, rendant incompatible la définition d’entrepreneur individuel.

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Tableau récapitulatif du nouveau régime fiscal et social des associés de SEL (BNC)

Source : infodoc-experts

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Expert-comptable
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La déduction forfaitaire de 2% pour les BNC

Qu’est-ce que c’est ?

Les médecins conventionnés du secteur 1, tels que les médecins généralistes, spécialistes médicaux, chirurgiens et spécialistes chirurgicaux et électroradiologistes installés (titulaires ou collaborateurs), relevant du régime de la déclaration contrôlée (n°2035), ne sont pas obligés de tenir la comptabilité réelle des frais liés à leur profession. Pour déterminer leur revenu imposable, l’administration fiscale a mis en place ce barème.

Le principe

Concrètement, les médecins conventionnés du secteur 1 ont le choix entre la déduction du montant réel des frais liés à leur profession, ou une évaluation forfaitaire de ces dépenses égale à 2% du montant brut des recettes. Dans ce cas, un abattement de 2 % sur le chiffre d’affaires global est réalisé et déduit fiscalement en bénéfice.

Exemple

Pour un chiffre d’affaires de 100 000€, si un médecin ne souhaite pas tenir la comptabilité réelle de ses frais liés à sa profession, il peut forfaitairement déduire à ce titre : 2 % de 100 000 € = 2000 €.

Le montant brut des recettes pris en compte pour déterminer l’assiette de la déduction forfaitaire de 2% inclut les honoraires et toutes les recettes encaissées au cours de l’année.

Quels frais sont couverts par la déduction forfaitaire de 2%?

Les frais de représentation, de réception, de prospection, des cadeaux professionnels, des travaux de recherche, des frais de blanchissage et des frais liés aux petits déplacements sont les dépenses auxquelles l’administration fiscale accorde des déductions spécifiques.

Quelques points de détails

  • Les frais de blanchissage sont couverts par l’estimation forfaitaire de l’administration fiscales, aussi bien pour les dépenses qui concernent le professionnel ou les salariés (blouses, robe d’avocat et entretien).
  • Les frais de petits déplacements couverts sont ceux liés liées à l’usage d’un moyen de transport différent du véhicule professionnel (transports en commun, parking etc).
  • Les cadeaux attribués au personnel et non soumis aux cotisations sociales sont couverts par cette déduction.

Quels frais doivent être enregistrés séparément ?

Les frais de congrès et formation ne sont pas couverts par la déduction forfaitaire de 2 % et peuvent être déduits pour leur montant réel.

En ce qui concerne les cadeaux ou les chèques-cadeaux attribués au personnel et qui constituent des compléments de rémunération, ils ne sont pas considérés comme des cadeaux professionnels et ne sont donc pas compris dans la déduction forfaitaire de 2 %.

Les frais liés à l’utilisation du véhicule professionnel (carburant, etc) ne sont pas concernés par l’estimation et doivent être déduits au réel (frais réels ou barème).

Quand et comment l’appliquer?

L’option pour la déduction forfaitaire de 2% doit être exercée avant le 1er janvier de l’année concernée, et l’inscription des frais correspondants à un poste de charges durant l’année vaut renonciation à l’option.

Les praticiens adhérents d’une association agréée qui optent pour la déduction forfaitaire de 2 % doivent enregistrer ces dépenses en comptabilité dans le poste « prélèvements personnels » ou « compte de l’exploitant ».

source : bofip.impots.gouv.fr

Les pratiques en cabinet

Les dépenses engagées par les médecins sont généralement faibles, les montants ainsi déduits grâce au barème forfaitaire sont, dans la majorité des cas, supérieurs aux dépenses réelles du médecin. La plupart des cabinets l’appliquent pour tous ces clients.

Chez les cabinets clients d’Ytems, 98,2% des médecins généralistes conventionnés de secteur I appliquent la déduction forfaitaire de 2% plutôt que les frais réels.

Ytems et l’automatisation des affectations

Comme vous l’avez compris, appliquer la déduction forfaitaire de 2% suppose que la majorité des dépenses doivent être enregistrées en compte d’exploitant à l’exception de celles liées aux congrès et aux formations.

Lorsque cette option est sélectionnée, Ytems génère automatiquement l’écriture entre comptes de banque et compte d’exploitant à l’apparition de la transaction couverte par la déduction forfaitaire de 2%. Et dans le cas ou les frais sont liés à des congrès ou formation, il suffit à l’utilisateur BNC d’appliquer le tag “Frais de congrès” ou “Formation” au justificatif concerné. La dépense sera alors enregistrée au compte de charge.

Cas particulier des frais de repas

À la lecture du texte de loi, les frais de repas pris seul sur le lieu de travail ne sont pas mentionnés. Ils peuvent donc être considérés comme étant déductibles en plus du barème forfaitaire - contrairement aux invitations confrères qui sont incluses dans les 2%.

Dans ce cas, le BNC transmet son justificatif - qui est automatiquement associé à la transaction bancaire - et applique le tag “Repas seul”. La quote-part déductible est instantanément enregistrée en compte de charge et le reste en compte d’exploitant - voir article blog repas seul.

Pour plus d’informations : contact@ytems.co